La surdouance a longtemps été considérée uniquement en psychologie de l’enfant, à travers la distinction, parmi les individus d’un même groupe d’âge, d’EPI, enfants précocement intellectuels.
Pourtant, l’expression HPI (haut potentiel intellectuel) prend en compte les adultes de tout âge, homme et femme.
En substituant à la notion de précocité celle de potentialité, elle charrie aussi l’idée que l’épanouissement n’est pas systématiquement associé au potentiel.
Parce qu’elles fonctionnent et pensent souvent d’une manière atypique, les personnes HPI peuvent avoir besoin d’aide pour trouver leur place dans la société et s’épanouir dans un métier.
Que signifie Haut Potentiel Intellectuel ?
L’OMS définit simplement le Haut Potentiel intellectuel comme la particularité d’une personne dont le quotient intellectuel est supérieur à 130.
Le test de QI utilisé pour définir le Haut Potentiel Intellectuel est WAIS-IV, version la plus récente de l’échelle de Wechsler.
Cette échelle de mesure rend compte du score de l’individu à une série de tests évaluant la mémoire de travail (IMT), la compréhension verbale (ICV), la vitesse de traitement (IVT) et le raisonnement perceptif (IRP).
Ces indices psychométriques sont cependant considérés comme réducteurs par une grande partie de la communauté scientifique.
Leur utilisation comme seul critère d’identification du HPI ne fait pas consensus.
D’autres indices d’ordre psychologique et psycho-développemental gravitent autour du HPI, notamment une antériorité de dyssynchronie développementale. C’est un profil professionnel de slasheur, qui témoigne des difficultés émotionnelles ou des difficultés sociales et relationnelles.
Si les profils d’adultes HPI sont d’une infinie diversité, ils ont en commun de bénéficier de remarquables capacités dans certains domaines ; capacités qu’ils ne sont pas toujours capables de mobiliser sans accompagnement.
Les notions de surdouance et d’HPI dans l’histoire des sciences psychologiques
C’est avec l’émergence de la psychiatrie moderne, à la fin du 19ᵉ siècle, que les sciences commencent à s’intéresser à l’intelligence et à son potentiel.
Les premiers tests d’évaluation sont mis au point aux Etats-Unis en 1890 avec les « mentals tests » de James McKeen.
Mais ce sont les Français Alfred Binet et Théodore Simon, psychologues, qui mettent au point la première échelle de mesure quantitative de l’intelligence, en 1905, à la demande du ministère de l’Éducation.
L’expression « quotient intellectuel » est ensuite inventée par l’Allemand William Stern.
Les Américains élargissent quant à eux le champ d’application de l’échelle de Binet et Simon sous le président Jefferson, dans le but de repérer massivement les talents utiles à l’essor de l’industrialisation du pays.
Ce sont les Américains qui resteront les plus actifs dans ce domaine de recherche, tout au long du 20ᵉ siècle.
Le psychologue Lewis Terman adapte les tests d’évaluation de l’intelligence à l’orientation professionnelle.
En France, le neuropsychiatre Juilian de Ajuriaguéra propose une définition de la surdouance en 1959.
Celle-ci n’est pas encore affranchie de la notion de précocité, puisqu’elle concerne seulement les enfants, dont les aptitudes dépassent la moyenne des capacités des autres enfants du même âge.
Le terme « précoce » ne tarde d’ailleurs pas à remplacer celui de « surdoué », qui souffrait de sa connotation élitiste : dans les années 80, on commence aussi à s’intéresser aux difficultés d’adaptation inhérentes à la précocité intellectuelle, ce qui rend l’opinion publique plus ouverte au sujet.
L’intérêt croissant pour les spécificités cognitives au début du 21ᵉ siècle renforce l’intérêt scientifique pour le haut potentiel. Cet intérêt est directement lié à l’engouement que suscitent les différents dysfonctionnements (dyslexie, dyscalculies, dyspraxie…) et troubles de l’attention.
C’est donc tout récemment, et dans un contexte indéniable de pathologisation, qu’est apparue l’expression de Haut Potentiel Intellectuel et son acronyme HPI.
Signes et caractéristiques communs aux profils HPI
Derrière les HPI se cachent de nombreux profils et réagiront de manières différentes. Certains en souffrent, d’autres non. Une partie pourront ressentir des difficultés sociales et relationnelles, lorsqu‘une autre sera très bien intégrée.
En tout cas, les adultes partagent globalement des caractéristiques comportementales ou sensitives.
Celles-ci permettent un repérage même en cas d’échec au test de QI, dont les résultats peuvent être altérés par de nombreux facteurs : stress, anxiété, pression, difficulté de mobilisation des capacités, mais aussi troubles de l’attention associés par exemple.
En plus de l’intelligence cognitive supérieure, les signes les plus fréquents du haut potentiel, multiples et non systématiques, sont donc :
- Des capacités généralement hétérogènes
- Un profil multipotentiel
- Une mémoire de travail particulièrement performante
- Un intérêt particulier, apparu dès l’enfance, pour les questions existentielles
- Des particularités sensorielles (souvent une hypersensibilité aux bruits, aux odeurs, aux matières)
- La créativité et la spontanéité
- L’autodidactisme
- Des difficultés de sociabilisation liées à un sentiment confus de différence/un tempérament solitaire
- Le manque de confiance en soi/la hantise de l’échec
- Un perfectionnisme parfois sclérosant
- Un sens aigu de la justice/l’altruisme
- Le sens de l’humour (tout particulièrement le sens de l’ironie)
- Une grande sensibilité à l’harmonie (sonore ou visuelle)
HP, HPE, HPI et surdoué : quelles différences ?
De nombreux sigles et acronymes sont apparus autour de la surdouance, de la précocité et de la notion de haut potentiel.
Certains sont presque synonymes, d’autres désignent un profil cognitif, comportemental ou neuro-développemental différent :
Ainsi, HP signifie haut potentiel et est simplement une variante abrégée d’HPI. Le sigle HPI désigne le même profil de personnes que le terme « surdoué ».
Il lui est cependant préféré car mieux accepté par l’opinion publique et plus facile à revendiquer par les individus concernés. L’idée de surdouance peut être perçue comme arrogante et condescendante.
Par ailleurs, l’expression abrégée par HPI (Haut Potentiel Intellectuel) traduit mieux le fait que ce potentiel intellectuel ne mène pas automatiquement à une pleine réussite scolaire et professionnelle.
Malgré tout, beaucoup lui préfère le terme encore moins connoté de « zèbre », qui exprime une différence sans notion de supériorité.
Enfin, le sigle HPE désigne le haut potentiel de l’intelligence émotionnelle. Les adultes HPE partagent de nombreuses caractéristiques avec HPI :
- Vécu de décalage avec les autres,
- Activité de réflexion foisonnante,
- Perfectionnisme,
- Sens de la justice,
- Hypersensibilité sensorielle,
- Compréhension intuitive, etc…
Cependant, ils ne présentent pas forcément une intelligence cognitive très supérieure à la moyenne.
HPI : test, diagnostic, bilan
De nombreux enfants précoces n’ont pas été détectés comme tels et arrivent à l’âge adulte avec un sentiment de différence souvent confus, parfois douloureux. C’est le plus souvent le cas des femmes, davantage conditionnées à s’adapter, à camoufler leurs différences et à se faire discrètes : les filles HPI sont plus rarement repérées que les garçons, et évoluent jusqu’à ce que leur profil atypique perturbe leur vie d’adulte (amour, voie professionnelle, relationnel global, burn out). Être reconnu HPI à l’âge adulte offre un éclairage sur son propre fonctionnement et donne de nouvelles clefs pour se développer personnellement et professionnellement. Coach en reconversion professionnelle, Claire Demonchaux propose un accompagnement spécifique pour les profils HPI. Un test gratuit permet de mettre en évidence la probabilité d’un haut potentiel intellectuel : un bilan qui vous aidera à trouver votre voie, à repenser vos plans de carrière, ou à mettre fin à un fonctionnement de slasheuse ou slasheur.
Le coaching : solution pour s’épanouir en tant qu’HPI
Le haut potentiel intellectuel n’est en soi ni un privilège, ni un handicap. Il s’agit surtout d’un mode de fonctionnement qui, par sa rareté, peut être la cause de difficultés d’adaptation aux schémas sociaux et professionnels traditionnels.
Le coaching a pour but de vous aider à tirer parti de vos capacités d’exception et à mieux gérer vos traits de personnalité atypiques. Les profils HPI sont souvent multipotentiels, ce qui entraîne des difficultés d’orientation professionnelle.
Les profils de slasheurs, qui exercent plusieurs métiers simultanément ou embrassent plusieurs carrières successives, sont nombreux chez les HPI.
Le mécanisme est généralement similaire : une curiosité intellectuelle pousse à s’investir à fond dans une activité ou un métier, dans lequel la personne haut potentiel finit rapidement par exceller.
L’intérêt se reporte alors vers un autre domaine.
Le coaching permet de gérer au mieux les reconversions, mais aussi de trouver des passerelles entre les différentes carrières qui peuvent homogénéiser votre parcours.
Votre coach vous aide à trouver une voie professionnelle dans laquelle vous pourrez épanouir vos facultés sans vous lasser, retrouver du sens et vous réinventer.
Les formations pour mieux gérer son côté « Zèbre »
Les adultes haut potentiel peuvent vivre douloureusement leur sentiment de différence. Il est difficile de parler de ses difficultés en tant que HPI sans être confronté à l’hostilité des autres, qui peuvent y voir de l’arrogance.
Votre coach vous propose des formations pour apprendre à mieux gérer ce côté zèbre.
La complexité du profil HPI tient au fait qu’il recèle de nombreux paradoxes :
- Une personnalité tout à la fois cérébrale et à fleur de peau,
- Une fréquente instabilité émotionnelle assortie de caractéristiques sensitives (hypersensibilité tactile par exemple),
- Des capacités cognitives supérieures et un échec scolaire ou étudiant, etc.
Les clichés populaires entourant la douance (intellectuel, rat de bibliothèque, esprit mathématique, génie) participent des difficultés de nombreux HPI à apprivoiser leur différence et à en identifier la cause.
À travers des formations ciblées, votre coach vous accompagne pour reprendre confiance et faire de vos différences une force.